Art de décoration des tissus, la broderie est réputée être le marquage le plus noble sur textile et vous offre un rendu parfait permettant de mettre vos tenues en valeur. Pour les professionnels, elle met également en valeur l’image de leur entreprise, de leur marque ou d’un événement. Il existe des broderies spécifiques souvent utilisées dans la broderie d’art ou la haute couture. Au nombre d’elles, nous pouvons citer la broderie au ruban, la broderie Richelieu, la broderie de Lunéville… Cette dernière, qui est une technique permettant de broder des perles et des sequins, fera l’objet de notre étude sur cette page.
Sommaire
- 1 La broderie : un des meilleurs arts de décoration
- 2 La broderie de Lunéville : origines et historique
- 3 La broderie perlée et pailletée : une technique dérivée de celle de Lunéville
- 4 Les caractéristiques de la broderie perlée de Lunéville
- 5 La broderie perlée de Lunéville : une technique utilisée par les maisons de haute couture
La broderie : un des meilleurs arts de décoration
La broderie permet de réaliser des motifs sur un tissu au moyen d’un fil et d’une aiguille. C’est une technique d’impression inégalable pour tous ceux qui recherchent la qualité, offrant ainsi un plus aux textiles. Elle donne une grande résistance et une belle qualité visuelle, lorsqu’elle est bien réalisée. Il s’agit d’un art riche en techniques et en points différents qui peut être :
- mécanique (réalisée dans les industries) ;
- semi-mécanique (faite à la machine) ;
- manuelle (faite à la main avec soit une aiguille ou un crochet).
La broderie peut être réalisée en motif plat ou en relief, avec des fils simples, des perles, des paillettes, et même des pierres précieuses.
La broderie de Lunéville : origines et historique
C’est au XIXe siècle que remontent les origines de la broderie de Lunéville, avec une production qui naît dans les foyers des villes et campagnes, car le travail à domicile était celui en vigueur à l’époque.
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Cette technique prend la dénomination de point de Lunéville et apparaît dans la commune vers 1810. C’est une technique de broderie créée pour imiter certaines dentelles telles que Bruges, Venise, Valenciennes… La commune devient alors le lieu de spécialisation de broderie sur tulle de coton d’abord à l’aiguille et ensuite au crochet à partir de 1850. Grâce au travail à domicile, elle va être de plus en plus populaire et devient l’activité dominante de la région durant de nombreuses années. De nombreux produits étaient confectionnés tels que les châles, bavoirs, robes et robes de baptême, nappes d’autel… Cette production touche à son terme, dès la seconde moitié du XIXe siècle, au profit d’une montée fulgurante de la broderie perlée vers la fin de cette période. En effet, Louis Ferry invente cette méthode vers 1865, afin de relancer une production parallèle à la création de la haute couture.
Cependant, avec le temps, les guerres et la crise économique ont eu raison des entreprises de broderie et la technique tomba dans l’oubli. C’est grâce au Conservatoire qu’il retrouve sa place dans le paysage patrimonial d’aujourd’hui et est élevé au rang de la haute couture.
La broderie perlée et pailletée : une technique dérivée de celle de Lunéville
La technique de broderie des perles ou des sequins se fait partout dans le monde. Pour la réaliser, il faut l’usage d’un crochet, d’un tissu tendu sur un métier. On y pose ensuite les perles et paillettes au point de chaînette. C’est en cela qu’elle est bien connue par rapport au point de Lunéville. La broderie perlée et pailletée imite, en réalité, le principe de base de ce dernier auquel on introduit des perles ou des paillettes. L’utilisation des perles se faisait depuis les temps anciens, mais la technique de pose est mise en œuvre par un entrepreneur de broderie de cette commune, ce qui devient par la suite, une spécificité lunévilloise.
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Cette méthode, faite avec les crochets, s’est surtout développée à cause de sa rapidité. Toutefois, il faut assez de temps, de patience et suffisamment de dextérité pour la réaliser. En effet, la broderie perlée au crochet de Lunéville se fait à l’envers, ce qui rend la tâche un peu plus rude aux débutantes.
La technique de broderie perlée fait aujourd’hui des merveilles, avec ses grandes capacités à produire des effets divers, à donner des rendus lumineux. Bref, elle demeure remarquable dans l’univers de la broderie.
Les caractéristiques de la broderie perlée de Lunéville
Elle est caractérisée par des éléments matériels tels que :
- le métier à broder ;
- le crochet de Lunéville ;
- le tulle de coton ;
- autres accessoires ou fournitures variés (perles, sequins, rubans, paillettes, strass, plumes, fils de toute nature).
Le métier à broder est un objet réglable qui comprend deux barres parallèles, dotées chacune d’une bande de toile. Les bandes de toile permettent de fixer le tissu à broder au moyen d’une couture.
Concernant le crochet, sa forme a connu une évolution avec le passage du point à la broderie perlée et pailletée. Vous pouvez l’utiliser que vous soyez gauchers ou droitiers. Sa fonction demeure la même. En plus d’être utilisé pour la pose des perles, de sequins, des paillettes, il sert aussi à broder du fil au point de chaînette ou de Beauvais.
Le tulle de coton, quant à lui, est le seul support dont on se sert pour réaliser la broderie. Le métier à tulle a été créé en 1808 et a permis la réalisation mécanique d’un tissu délicat et raffiné.
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La broderie perlée de Lunéville : une technique utilisée par les maisons de haute couture
Ce type de broderie est pratiqué par un certain nombre de Maisons de haute couture ainsi que par des artisans. Les petites entreprises comme capsule dorée créent divers objets en textile grâce à cette technique. La célèbre marque ANQA n’est pas aussi en reste. L’atelier Gouvernel est également expert dans plusieurs techniques de broderie, dont la broderie au point de Lunéville. Cet atelier est au service de multiples maisons de haute couture et de prêt-à-porter de luxe.
C’est ainsi que l’atelier Lesage et Montex, deux brodeurs des Métiers d’Art de Chanel utilisent cette méthode de broderie. En effet, c’est de l’atelier Montex qu’est sortie, par exemple, la veste pailletée d’un défilé haute couture Chanel. La paillette a été réalisée à la technique de broderie au crochet de Lunéville avec régularité, délicatesse et doigté sur de l’organza.
Il en est de même pour les maisons de haute couture Christian Dior, Yves Saint-Laurent, Guy Laroche… Ces marques collaborent avec beaucoup de brodeurs qui utilisent cette technique ancestrale pour la création de prestigieux vêtements de haute couture. La marque Roseline et Yannick CORDIN présente aussi leur savoir-faire en utilisant cette technique.
Pour finir, notons qu’il faut travailler avec les deux mains, pour réaliser la broderie perlée au crochet de Lunéville et qu’une broderie belle et réussie doit être agréable à voir, aussi bien à l’endroit qu’à l’envers.