La mode est rythmée par des cicles. La plupart des tendances vont et viennent ainsi au gré d’inspirations diverses et variées qui permettent aux stylistes et autres acteurs du marché de toujours répondre favorablement au besoin naturel de nouveautés des consommateurs. D’autres tendances, en revanche, semblent instaurées pour l’éternité. Rien ne semble en effet être en mesure de remettre en question leur pérennité. C’est le cas des sneakers et plus encore des modèles classiques des marques de sport historiques. Le phénomène né dans le milieu des années 1980 perdure depuis grâce à des silhouettes que les amateurs de mode streetwear continuent de s’arracher avec la même frénésie, parfois en seconde main pour des sommes qui dépassent l’entendement. Des baskets à vocation lifestyle de Nike et de sa filiale Jordan aux Yeezy de Kanye West sans oublier les best-sellers de New Balance, vous allez voir que les classiques ont définitivement la vie dure, dans le sportswear plus que n’importe quel autre univers.
C’est effectivement dans les années 1980 que l’engouement pour les sneakers s’est considérablement accru, poussant les fabricants à adapter leurs chaussures initialement conçues pour la pratique sportive aux enjeux d’une utilisation quotidienne, dans un environnement urbain.
Sommaire
Nike Air Force 1, 1982
Parmi elles, comment ne pas citer Nike et sa mythique Air Force 1 ? La AF-1, comme elle est couramment surnommée dans le jargon, a été créée en 1982 par le designer Bruce Kilgore, et ce pour la pratique du basketball. Il s’agit d’ailleurs de la première chaussure de basketball équipée de la technologie Nike Air. Imaginée pour permettre aux basketteurs de s’envoler, d’où son nom hérité de celui de l’avion présidentiel américain, la silhouette s’est rapidement illustrée sur les prestigieux parquets de la NBA où elle fut incarnée par des pointures telles que Moses Malone. Mais, en 1984, Nike décida contre toute attente de cesser sa production et sa commercialisation. La Air Force 1 doit son salut à 3 revendeurs spécialisés de Baltimore, dont le plus connu Dowtown Locker Room, qui firent pression sur l’équipementier jusqu’à obtenir le droit, en 1986, de la redistribuer. Elle occupe depuis une place de choix dans le catalogue de Nike, de ses partenaires et des sites de référence comme sneakerstyle.fr.
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Air Jordan 1, 1985
3 ans plus tard, en 1985, Michael Jordan réalisera ses grands débuts en NBA avec les Chicago Bulls. Pour le guider sur les parquets, si tant est qu’il en ait eu besoin, sa mère le convaincra d’écouter le discours de Nike, alors qu’il songeait sérieusement à s’engager avec adidas. Jackpot pour la firme de Beaverton ! La dynastie des Air Jordan est née, avec la première chaussure signature du joueur en point d’orgue : la Air Jordan 1. Conçue par Peter Moore, la paire se veut simple et dans le style caractéristique des baskets de l’époque, avec une structure en cuir souple perforée. Dans la semelle : de l’air, évidemment. Le natif de Brooklyn l’arborera durant l’ensemble de sa seconde saison professionnelle, dans son coloris ‘’Chicago’’ alternant du blanc, du rouge et du noir. En outre, les couleurs des Bulls. A l’instar de la Air Force 1, la AJ1 est restée incontournable, non pas sur les terrains de basketball, mais dans la rue. Elle s’y épanouit désormais au fil de dizaines de coloris que les équipes créatives de Nike travaillent sur différentes versions (basse, mi-haute et montante). La plus fidèle à celle que portait autrefois Michael Jordan est la Air Jordan 1 Retro High OG.
Nike Dunk, 1985
Toujours chez Nike, on retrouve la Dunk qui a également vu le jour en 1985 grâce à Peter Moore. C’est en quelques sortes une alternative à la Air Jordan 1, dénuée d’air, que ce dernier a élaboré pour les basketteurs universitaires. Il faut savoir que la ligue NCAA, le championnat universitaire américain, est une véritable institution aux Etats-Unis, notamment parce qu’elle est l’anti-chambre de la NBA. Tous les plus grands y sont passés, y compris Michal Jordan. Néanmoins, la Dunk n’y a pas connu la même exposition médiatique. Elle y est restée dans l’ombre, jusqu’à ce que les skaters se l’approprient. Longtemps restée l’affaire des fans de glisse et des connaisseurs, la Dunk a amorcé un formidable retour en force il y a 3 ans. Sous l’impulsion d’artistes aussi talentueux et renommés que Virgil Abloh et Travis Scott, puis avec l’aide des designers de Nike qui se sont mis à la revisiter à tout va, elle est devenue ultra-populaire et semble bien partie pour devenir à son tour incontournable.
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Nike Air Max 1, 1987
Nike, encore et toujours… Sortons toutefois du basketball pour se plonger dans l’univers de prédilection de l’équipementier : le running. A la fin des années 1980, celui-ci a fait appel à Tinker Hatfield, alors architecte d’intérieur, pour concevoir une chaussure de course révolutionnaire. Pour cela, le nouveau designer s’est inspiré de ses connaissances en architecture, et plus précisément de la façade vitrée du Centre Pompidou, à Paris. Ainsi est née la Air Max 1 et sa fenêtre dans la semelle. Une bulle d’air aujourd’hui iconique que l’on retrouve sur toutes les autres Air Max de la gamme. En 2022, celle qui est couramment surnommée « La Parisienne » en raison de ses racines françaises a fêté ses 35 ans. Plusieurs éditions limitées du modèle ont été lancées dans ce cadre, dont deux superbes coloris façonnés par Travis Scott.
adidas Yeezy Boost 350 V2, 2016
Pour retrouver la trace de la sneaker d’adidas qui cartonne le plus en ce moment, il ne faut pas remonter bien loin dans le passé. Et pour cause, la Yeezy Boost 350 V2 date de 2016. Elle a donc été créée il y a un peu plus de cinq ans. Bien qu’elle ne soit pas historique à proprement parler, c’est elle qui permet à la marque aux 3 bandes de subsister sur le marché du lifestyle, et ce grâce à Kanye West. Cela en fait un classique qui pourrait prendre de la valeur avec la fin du partenariat entre l’équipementier allemand et le rappeur de Chicago qui se profile à l’horizon des prochaines semaines. Si toutefois vous préférez les références réellement historiques d’adidas, sachez que ses designers s’efforcent depuis quelques mois de relancer la Forum. L’ancienne chaussure de basketball de 1984 est pourvue d’indéniables atouts qui en font l’une des meilleures alternatives à la Air Force 1, avec la New Balance 550.
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New Balance 550, 1989
Ne vous fiez pas aux apparences, et encore moins aux idées reçues. S’il est vrai que New Balance est surtout connu et reconnu pour la fiabilité de ses chaussures de course, la firme fondée par William J. Riley en 1906 est aussi réputée dans le basketball où elle s’est immiscée dès les années 1980, avec la P-550. Cependant, elle ne s’y est pas imposée. Et il a fallu attendre 2020 et une collaboration exceptionnelle avec Aimé Leon Dore, un label d’origine new-yorkaise fondé par Teddy Santis, pour la voir refaire surface sous la désignation NB 550. Avec son design typique des modèles « b-ball » de l’époque, la New Balance 550 a su trouver son public plus de 30 ans après sa création et, croyez-nous, la tendance n’est pas près de s’inverser ! En attestent les multiples coloris dans lesquels elle se réinvente fréquemment.
New Balance 990v3, 2012
La New Balance 990v3 a été réalisée en 2012 pour fêter les 30 ans de la 990 première du nom. En plus de célébrer l’anniversaire d’une des paires les plus historiques de la marque au « N », elle a redoré le blason de la division « MADE in USA » de New Balance. Celle-là même dont Teddy Santis, que nous évoquions précédemment, a commencé à superviser le développement au mois de janvier dernier. Gage de style et de confort absolu, grâce à sa structure légère et son amorti ENCAP, la 990v3 fabriquée aux Etats-Unis fait elle aussi l’objet d’une attention particulière en ce moment, à l’heure où le phénomène des « dad-shoes » repart de plus bel.